Rhum arrangé

Hello skippers,

Un peu de classique ne nuira pas.
All welcome !

Cordialement
Hervé

Non, non, non,
les gars les filles, un peu de silence s'il vous plaît.  On va jamais s'en sortir sinon.

Laissez-moi saluer l'entrée en course du Team Saint Guénolé  

Désormais équipe fétiche de la régate virtuelle (mais surtout d'OV ), et actrice de tous les grands rendez-vous, St Gué est à nouveau inscrite pour nous démontrer que la valeur n'attend pas le nombre des années.

Je salue l'équipe pédagogique de cette école, qui amène les enfants à comprendre les courants océaniques et à la météo mondiale. En ces temps de doute sur le dérèglement climatique, un enfant instruit est la meilleure assurance pour la planète.

Bons vents à tous
Cordialement
Hervé

OceanVirtuel a écrit:

Laissez-moi saluer l'entrée en course du Team Saint Guénolé  

Hervé

Idem pour moi, je les reverrais avec grand plaisir.
j'ai encore, affiché dans mon bureau, le dessin agrémenté d'encouragements que les enfants enfants m'ont envoyé
à la fin du dernier Vendée Globe.
Et je salue Marc, l'instit de la classe.

Sinon, il aurait été amusant, dans cette course du Rhum amélioré (sans alcool veux-tu dire ?),
d'effectuer ce parcours avec Olympus, le tri légendaire
de Mike Birch avec lequel Loic Peyron reléve le défit.
Un record à battre.

Mais bon, ça n'aurais pû faire partie du RWC. Dommage !

A Dimanche, JP

Oui Fomalhaut,

C'est bien que Loïc Peyron fasse cela, sur un substitut d'Olympus.

C'est mon frère, Yves, qui a perdu "Olympus", le bateau vainqueur de la première Route du Rhum, au large de Terre-neuve, dans l'hiver 79. Il remontait le canot en Europe, la même année, et simultanément à Kersauson sur son "Kriter" (15 jours de dérive, bateau et équipage évacués).

Un soir, tombée du soleil, Yves va établir le tourmentin, car ça cogne sévère, 50 nds. Large de Terre-neuve, mois de février, atlantique nord, -5° dehors, mer à 5°c. Il travaille devant, amenant le foc 3, établissant le tourmentin (pas d'enrouleur à cette époque).  Travaillant devant il est intrigué d'un coup par le silence. Pensant immédiatement à un sombre présage, il lève la tête. Un mur d'eau vertical, abrupte, plus haut que le mât du bateau est le responsable du silence. Même le son ne passe plus, tant la vague est creuse.

Il n'a même pas essayé de rejoindre sa barre. Le bateau est monté sur le mur, et cabane (se retourne). Dans la seconde qui suivait, il était dans l'eau, avec ses bottes, son cirée. et son harnais pas accroché

Premier choc: tes bottes t'entraîne au fond, ton cirée t'empêche de nager. Il fait noir et froid, tu ne veux pas, c'est injuste.

Yves a toujours été un nageur exceptionnel. I remontre vers le canot après s'être débarrassé des bottes et cirées. Il grimpe sur la coque. Mais une coque est lisse, et doit glisser le plus possible. Alors il glisse, tâchant d'attraper ce qui peut encore être solide. Finalement il parvient à la dérive, s'y accroche comme un mort de faim ... et reprend son souffle.

Il est vivant. Il amarre son harnais à sa dérive (pourvu qu'elle ne se dérobe pas). Et la nuit est définitivement tombée.
Alors Yves passe une nuit, dans des vagues de 8 à 10  mètres et 50 nœuds de vent, et l'eau à 5°C.

l raconte qu'une chanson lui revenait dans la tête : Renaud, "Dans mon HLM". Il passera le reste de la nuit à la psalmodier, jusqu'aux lueurs de l'aube, ridiculement amarré à sa dérive.

Au matin, puisqu'il était toujours vivant, il fallait bien agir. Il sait qu'il a une balise de détresse destinée aux avions est fixée sur une des cloisons du canot. Il faut l'atteindre et la déclencher. Il faut quitter la sécurité de la dérive, pour plonger dans une eau à 5°, sans certitude que cela améliorera la survie.

Alors il plonge.

Dans le canot, ce qui va le marquer éternellement, c'est la présence d'une morue. Oui, un de ces poissons est dans la coque retournée.
Yves choppe le transmetteur accroché à la cloison, après avoir dûment salué la morue, et dégage vite fait, parce que ça caille sévère. En réalité plusieurs plongées successives seront nécessaires.

Il remonte sur la coque et déclenche la balise.

Mais en attendant, le problème c'est que le canot peut couler, avant que les secours n'arrivent. La seule solution est d'ouvrir le "bip", ce canot de sauvetage. Ok, mais le problème c'est qu'on est sur un trimaran retourné, et que le bip est lui aussi "retourné".  Il faut donc le dégager le bip de dessous le bateau, pour pouvoir le déclencher. Et pour ça il faut repartir dans l'eau à *5°.

Yves plonge et libère son bip. Il l'amarre au canot retourné.

Reste plus qu'à décider ce qui est le plus viable : une coque retournée, ou un bateau gonflable ? Yves choisit le bateau gonflable, car la coque du tri, heurtant le bip, risque de le percer. Il est vrai qu'à l'époque, c'était le choix maximum de survie. Le doute est sévère lorsque, amarre larguées, il voit sa coque s'éloigner, mais c'est son choix de la survie.

Il voit un cargo. Il tire une fusée. Mais la fusée ne fonctionne pas. Il en tire une seconde, elle aussi mouillée, qui ne fonctionne pas. Le cargo passe. Une nouvelle nuit s'annonce.

Et puis en fin de journée, les Coast Guard américains, surveillant la dérive des iceberg, reçoivent le message de détresse émis par la fameuse balise, récupérée de longue lutte face à la morue. A partir de là tout va "très vite". Les Coast Guard déroutent un cargo, et quand celui ci est sur site, balisent l'accès par le largage de fusées flottantes. Un cargo vient sauver mon frère.

Le cargo est maintenant tout près, juste tout près, avec l'hélice qui sort de la mer, juste à cause des vagues, et lui est à 20m du rotor. On lui lance une bouée couronne, amarrée à un bout. Il faut choisir : la bouée ou le canot de sauvetage ? Quel est le plus raisonnable avec cette hélice qui sort de l'eau sur chaque vague ?

Il passe la bouée couronne autour de lui et saute. Mais rien. Aucune main secourable pour le hisser. Il nage donc, dans la nuit, vers un immeuble mouvant de plusieurs étages. Il grimpe l'échelle de corde mise en place par l'équipage du cargo. C'est haut et épuisant. Il aboutit finalement.

L'équipage du cargo voit finalement un gamin de 19 ans passer le bastingage. Il y a un moment de sidération (on est en 1979). Risquer leur vie, ok, c'est leur quotidien, mais un gamin à peine pubère ... que fait-il ici ? Sidération passée, les gars l'empoignent, le dirigent vers la douche chaude, du whisky, et ... le sauvent.

Mon frère garde encore aujourd'hui (plus de 40 ans plus tard), des relations avec ses sauveteurs.

C'est pour cela que Loïc ne peut pas refaire la Route du Rhum sur le bateau vainqueur en 78, l'Olympus.
Il eut été affable de sa part de le rappeler.

Mais mon frère et Loïc, même vieux, ...

Bons vents à tous.
Cordialement
Hervé

Merci Hervé de nous faire partager l'extraordinaire et dure fortune de mer vécue par ton frére Yves.
Une rage de vivre et une bataille contre les éléments hors du commum.
Qui autre que toi aurait pû nous faire vivre ça, à part ton frére ?

Je savais que ton frére avait fait 2 routes du Rhum,
mais je ne connaissais pas ce récit sur la perte d'Olympus.
Dans ses souvenirs, une aventure gravée dans le marbre.
La plus marquante je pense.
Et qu'il doit se rappeller encore, sur une note plus légére,
de la fille du 8éme, dans son HLM.

Pour cette route du Rhum, ils sont 2 à partir sur des sister-ships d'Olympus.
Loic Peyron (Happy) et Charlie Capelle (Acapella)

Bonne journée, JP

Quel récit Hervé,

chaque marin de la route du Rhum 2018 devrait relire cette épopée avant le départ, pour garder raison face aux conditions qui les attendent mardi.

Jean Paul, ils sont trois sister-ship d'Olympus. Le troisième est FRIENDS & LOVERSde François Corre

bon vent à tous

Galop1 a écrit:

Quel récit Hervé,

chaque marin de la route du Rhum 2018 devrait relire cette épopée avant le départ, pour garder raison face aux conditions qui les attendent mardi.

Jean Paul, ils sont trois sister-ship d'Olympus. Le troisième est FRIENDS & LOVERSde François Corre

bon vent à tous

Oui, merci pour cette superbe histoire Hervé.....Ton site est vraiment incomparable et ce récit en est une preuve de plus

Bon vent et bonne navigation à tous et toutes  : + de 140 skippers au départ ...............Ça fait plaisir

bonne course à tous...
aujourd'hui, beau temps belle mer

Presque 140 sur la ligne
On se croirait revenu aux belles heures d'OV, surtout que j'ai repéré 7 ou 8 "anciens", et pas des moindres .
Çà fait vachement plaisir
Du coup quand tu regardes la liste des concurrents ..... tu regardes pas ton canot, et tu oublis que l'ile Harbour est sur ta route
15 minutes de perdues à relancer le canot

echoué et pas un caillou devant moi

Bonjour.
Ca rame fort cet aprem pour se connecter. Il est preferable de prendre Chrome ou FireFox ?

plus de connexion.... dur dur pour remettre en route

Actualisation -----> Plus rien !
Espérons que la programmation du pilototo fonctionnera tout de même !

idem..echoué sans raison apparente

Je pense que je vais sauter à l'eau et laisser filer LadyBlue. Depuis 14h00, j'ai réussi a me connecter que 2 fois.

Bonne route à tous

Youpy !!Comme les copains, après l'absence d'accès ça revient avec "VOUS ÊTES ÉCHOUÈ" Revenir à la régate ..... mais ça marche pas, et accessoirement j'étais très loin de tout caillou, même très très petit.

Visiblement il y a un pb. Le serveur est ultra lent, mais avec de la patience ça vient.
Je ne me rappelle pas qu'on ait déjà connu ça. Je cherche une solution, mais pour l'instant c'est choux blanc ...
J'y travaille

Cordialement
Hervé

Ca y est, j'ai trouvé. C'était de ma faute

Mon nouveau système d'échouage s'est avéré beaucoup plus lent que dans les tests, si bien que le calcul de l'heure ne finissait pas. Et plus ça allait, moins ça allait. Je viens de réenclencher l'ancien système d'échouage et j'ai relancé un calcul. Maintenant ça fonctionne comme d'habitude.

Nous avions ce nouveau système sur la leg 1, mais il y avait peu de terres autour. Mais en Bretagne nord les fichiers descriptifs des côtes sont très gros, si gros qu'ils on fait coincer la machine ...

Je suis désolé.
La preuve une fois de plus que le mieux peut parfois être l'ennemi du bien.

Dites-moi si c'est ok pour vous.
Cordialement
Hervé

Coucou tout le monde !
Bon vent à tous !

@Hervé : échoué moi aussi, apparemment ça marche j'ai (enfin) réussi à repartir

Gros handicap avec ces deux échouages découverts au sortir des périodes de black-out liées à des demandes d’actualisation.
C’est un peu plus qu’Une Fortune de Mer ⛵️⚓️

pas trop pénalisé mais beaucoup de stress
echoué et dans l'incapacité de renflouer
mais au bout du compte, moins d'une 1/2 heure de retard sur ceux qui font la même route que moi

Je vais rattraper ceux qui sont pénalisés.
Ecrivez-moi sur hcl@oceanvirtuel, en m'indiquant ce que vous estimez avoir perdu.
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, alors je compte sur vous pour être fair play.

A vous lire,
Cordialement
Hervé

HOLA lalalalèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèère
Coucou à la team Ruban Rouge, à Hervé, et aux anciens que j'ai mis dans mon tableau de favoris héhé.
Sinon,
1) j'ai loupé le départ
2) j'ai eu du mal à comprendre la nouvelle interface (hashtag blonde)
3) j'habite maintenant un village en bord de mer et ma connexion chie (3615 my life).
Mon prochain challenge est de ne pas m'échouer.
Bon vent à tertous.
gigi (bateau popcorn)

Bonjour tout le monde.

Comme vous tous, je me suis retrouvé échoué et impossible de remettre le canot à flot.
Vu que j'étais chez des amis, j'ai lâché l'affaire.

Par contre, de retour chez moi, je réalise que mon bateau (Vagabond) n'est carrément plus en course, alors que je n'avais pas abandonné ...
Hervé, je te le signale si ça peut être utile pour débuguer.

Je revenais avec des vieux de la vieille, des copains du Melge Club, tipoussin, chrisgino, Mac Coinc et korrigan...

Donc, à 18h30 GMT, je me réengage sur mon canot officiel (hornblower).
On peut considérer ça comme mon heure de départ, dans le calcul final ?

Sinon, si je peux me permettre, dans ce cas de figure -plantage impactant tous les concurrents- il est plus équitable que le comité de course organise un nouveau départ pour tous avec un délai suffisant, genre le lendemain même heure.

PS : et bravo Hervé pour la belle histoire de ton frère, avec qui j'ai le plaisir d'échanger de temps en temps

pas d'échouage pour moi mais une connexion façon "Minitel" qui m'a un peu perturbé...

rien de bien méchant et tellement content de revenir à mes premières amours...

Merci Hervé !